2006/04/22

En Chine - avril 2006 (1)

Salut tout le monde,

me voici donc de nouveau à Shanghai par un petit samedi matin pluvieux. Arrivé mercredi soir après un voyage relativement correct, si on oublie les poches d'air et les turbulences. Ça a brassé assez pour nécessiter l'intervention des médecins chinois à notre arrivée ici. Trois personnes âgées étaient blessées aux jambes et au dos. De mon côté, tout est beau, si ce n'est quelques éclaboussures un peu partout. C'est assez bizarre le
feeling de garder son verre dans sa main mais de voir le liquide rester un pied dans les airs.

Pas vraiment dormi dans l'avion malheureusement. Je pensais me reprendre à l'arrivée à l'hôtel (après le traditionnel souper d'arrivée qui demeure toujours le repas le plus pénible de tout le voyage), mais ce n'est pas vraiment ça qui est arrivé. Je me suis plutôt réveillé deux heures après m'être couché, par terre, en sueur, en train de me battre avec une lampe sur pied. On aura beau dire ce qu'on voudra, ça magane le body un voyage comme ça !

Ainsi donc, j'en suis déjà à mon sixième voyage ici. L'année dernière à la même date, Jean-Paul retournait à Montréal après notre périple dans les montagnes et j'étais dans la bouilloire de Guangzhou. Qu'est-ce que ça change que ça soit mon x ième voyage ici ? De petits détails. C'est un peu dur à décrire, mais c'est comme si j'avais développé une routine basée sur plein de petites choses complètement inutiles. En ce sens, voici ma journée de vendredi :

6h30 : wake up call de la part de la réception. La fille parle seulement chinois. Pas grave. Merci (xiexie), on raccroche et on saute dans la douche.

7h00 : prendre les emails pour le travail. C'est la fin de la journée à Montréal, donc j'en ai tout plein. Répondre à tout ce beau monde.

7h30 : déjeuner au 4e étage. Je donne mon ticket de déjeuner à la fille en tailleur noir qui ne sourit jamais. J'essaie un sourire. Négatif. Toujours le même exact menu. Un oeuf cuit dans l'huile par la fille aux cheveux courts, des dumplings, du pain sec, du riz chaud et humide, un café qui ne goûte pas bon et un verre de jus d'orange sucré servi à même le
distributeur qui coule leeeeennnntement.

8h00 : je rejoins A dans le hall. Good morning. Good morning. On saute dans l'auto. Trajet entre Shanghai et l'usine. Mes points de repère, dans l'ordre : McDonald, station service, autoroute A20, autoroute A8, Shanghai Mart (méga centre commercial), aéroport Hongqiao, méga entrepôt Ikea, méga usine Caterpillar, file d'attente, péage, on passe des petites villes (Sheshan, Qingpu), péage, on sort de l'autoroute, petites routes, on passe
devant le resto de la ville et peu importe l'heure les employés sont toujours en ligne dehors, pont, petites routes, usine.

9h00 : meeting du matin. Le boss de l'usine dit 5 mots et on part pour la journée. Dans l'avant-midi, je travaille à inspecter des appareils avec la gang de l'usine, majoritairement des filles dont je ne connaîtrai jamais le nom (ou plutôt ne réussirai jamais à dire le nom correctement). Mais ce n'est pas grave, on se jase ça, elles en mandarin moi en français. On rit pas mal quand même. Surprenant. Ce matin, comme j'inspecte les machines,
mon vocabulaire s'enrichit énormément. Je sais désormais dire "bon", "pas bon", "à modifier", "déjà modifié" et "de l'eau pour boire" (parce que j'avais soif !). Et on a pratiqué mes chiffres jusqu'à dix !

12h30 : le dîner au fameux petit resto. On est servi par la waitress #42, celle qui parle un peu l'anglais. On échange 2-3 mots. Au menu, as usual, peanuts, crevettes, légumes verts, poisson general tao, soupe, melon d'eau.

13h30 : on repart les inspections.

18h00 : direction l'hôtel. Cette fois, je refais mes points de repère à l'envers, mais le défi ici est de garder les yeux ouverts. Le décalage se fait sentir, c'est comme si je venais de passer la nuit debout. En plus, quand on dépasse l'aéroport, on tombe dans le trafic pour une bonne heure ou heure et demie.

20h00 : arrivée à l'hôtel, on se donne rendez-vous pour le lendemain matin. Je salue les deux employés à la réception qui me reconnaissent maintenant. Je laisse mon sac à ma chambre, puis direction l'épicerie (vous attendez ce moment avec impatience). Un bel exemple d'incompréhension ce soir. J'arrive à la caisse et après avoir passé mes articles (qu'elle accepte), la caissière me dit en mandarin combien ça coûte. Évidemment, je ne comprends pas alors je me place derrière le comptoir pour aller voir sur l'écran c'est
combien. Je pointe un montant avec mon doigt et je demande en français : "c'est ça ?". La dame me répond le même mot chinois qu'avant donc un autre montant je suppose. Je repointe et je redemande si "c'est ça là ?" avec un point d'interrogation dans la face. Et là, elle dit le même mot chinois mais en me criant presque après. Je ne prends pas de chance et je sors un 100 yuan. En sortant, je comprends mon erreur. "C'est ça", c'est 70 en
mandarin...

20h30 : souper dans ma chambre en envoyant des emails.

22h30 : dodo.

4h00 : réveil. Maudit décalage.

...et ça recommence....


Autrement, tout le monde va bien ici, moi compris.

Go Habs Go.

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