Ainsi donc, tous les nouveaux étudiants du MBA se sont rencontrés vendredi dernier dans le cadre d'un déjeuner d'introduction. En tout, on parle de 2 groupes de 40 étudiants pour le programme en français et 3 groupes de 40 pour le programme en anglais.
Le directeur du programme a défilé les statistiques :
- environ 600 de moyenne au GMAT,
- plus de 30 pays d'origine (si je me rappelle bien),
- environ 30 ans d'âge moyen,
- environ 30% de femmes.
Entre les lignes, ça veut donc dire (on suppose) :
- du monde intelligent,
- un programme "vraiment" international,
- de l'expérience,
- dans une moindre mesure, un programme pas sexiste.
Regardons tout ça.
1) Le GMAT
600 de moyenne, ce n'est quand même pas la fin du monde. Surtout que, de mémoire, Concordia et McGill demandent plus. Mais qu'est-ce que ça prouve au juste ? Ça reste à voir. Dans cet article du Times, on mentionne "a good indication of whether a student can cope on the course but not necessarily a predictor of success". D'un autre côté, l'université américaine Stanford décidait récemment de ne pas obliger le GMAT.
À mon avis, le test en tant que tel ne veut pas dire grand chose, surtout dans le contexte d'un programme francophone. Par contre, ce que le résultat peut refléter, c'est le sérieux de la préparation et donc, par ricochet, le sérieux de la demande du candidat. C'est là que ça peut devenir intéressant, mais sans trop le prendre au sérieux quand même.
2) L'aspect international
Je me considère comme une chance le fait de partager mes cours avec des étudiants provenant de divers pays (Brésil, Bulgarie, Liban, France, Colombie, Chine, ...), mais est-ce que cela garantit par le fait même un apprentissage "global" ? Comme le mentionne le doyen de l'Université de Chicago, il en faut beaucoup plus pour vraiment considérer une formation internationale. Ça commence par les cours et ça passe par des programmes d'échange.
Je suis prêt à donner le bénéfice du doute pour l'instant, mais reste qu'avec un seul cours au programme (Entreprise face à la mondialiation, plus tard cet automne) et une visite à l'étranger d'une durée de seulement 2 semaines, ça parait mince.
3) L'expérience
Encore une fois, le même dilemme : à la base, l'expérience peut être un facteur intéressant, mais est-ce que ça garantit vraiment de meilleurs étudiants ? Comme le relate cet article, quelqu'un travaillant à temps partiel depuis l'âge de 13 ans et ayant fondé sa propre compagnie pourrait très bien être admis à Harvard.
Dans mon cas, j'admets volontiers que l'expérience acquise dans les 3 dernières années a beaucoup modifié ma vision du monde du travail. Ce faisant, je serai beaucoup plus intéressé et intéressant dans les cours.
4) Les femmes
Rien à redire là-dessus. Venant d'un milieu, l'ingénierie, grandement masculin, j'ai hâte aux premiers travaux d'équipe pour voir ce que cette présence féminine peut apporter. Qui sait, peut-être je vais me retrouver avec une "MBA Mom" !
Tout cela étant dit, il reste maintenant à éviter le "most annoyant student in class" ! (FYI, mon annoyance level est à low... ouf !)