Chennai, samedi 31 août 2002, 16h00
Bonjour tout le monde,
chaude journée ici à Chennai, il fait certainement au-dessus de 30 celcius et ce n'est aucunement humide. Le soleil tappe fort. Je prends donc un peu de temps pour venir me cacher dans un local Internet. Ces locaux sont comme des oasis de culture nord-américaine. Tout le monde est sur Hotmail et sur MSN Messenger et c'est présentement du Ricky Martin et du Enrique Iglesias qui jouent !
Depuis le dernier email, beaucoup d'action. En effet, la dernière fois, j'étais sur le point de partir en train vers Bangalore. Le voyage de 19 heures s'est finalement bien déroulé, malgré le fait qu'on s'est retrouvé en troisième classe plutôt qu'en deuxième. En gros, ça veut juste dire qu'on était deux fois plus tassés. Mais quand même, on avait le luxe de l'air climatisé et des toilettes européennes (luxe à ne pas négliger !). Le plus difficile aura été de s'habituer aux ronflements de tout le monde et surtout à la manie des Indiens de se racler le fond de la gorge en faisant un gros reniflement...
Arrivée à Bangalore dans l'avant-midi, notre hôtel est très bien sauf qu'il est situé en plein centre-ville. Impossible de se coucher sans entendre des klaxons à toutes les 5 secondes. J'ai bien hâte de quitter les grandes villes presque uniquement pour cette raison : ils klaxonnent tout le temps !! Pour absolument rien la plupart du temps en plus. Puis, dans le sud, les rickshaws (ces petits scooters à trois roues) n'ont pas tous des klaxons mais ont plutôt des criards manuels qui émettent un son qui ressemble à un cri d'oiseau. En tout cas, je vous ferai l'imitation.
Nous sommes restés 2 ou 3 jours à Bangalore (je ne suis déjà plus certain). Belle ville, très verte comme pour toutes les autres villes que nous avons visitées. Par contre, une chose saute tout de suite aux yeux : la ville est extrêmement américanisée. Tout le monde porte des jeans Levis, des petits gilets serrés et des lunettes de soleil Ray Benz. Sur la rue principale, on retrouve Pizza Hut, PFK, Levis, Toys 'R Us, Music World, etc. Cette américanisation est principalement due au fait que Bangalore est une ville très éduquée et probablement la ville la plus avancée technologiquement de l'Inde. Deux visites ont marqué mon attention.
Premièrement, l'Université de Bangalore (IIT). 1,3 millions d'étudiants ! Malheureusement, on a visité seulement un campus, le campus d'ingénierie, alors on n'a pas vu le campus principal. C'est gros quand même. Leurs laboratoires ressemblent aux nôtres à s'y meprendre, mais leurs salles de cours sont pas mal plus rustiques : chaises de bois et vieux tableaux.
Deuxième visite, la compagnie Infosys. Située dans le Electronic City (équivalent à Silicon Valley en Inde - on retrouve Hewlett Packard, Microsoft, Intel, Wipro, Microcell, ...), cette entreprise est gigantesque. Plus de 70 000 programmeurs, dont 11 000 sur le campus que nous avons visité. Sur ce campus, 26 bâtiments, une piscine, un terrain de golf, name it. En posant des questions, on comprend le pourquoi de leur réussite : ils engagent la crème de la crème des programmeurs indiens (pour être engagé, il faut avoir une moyenne supérieure à 90%, passer une entrevue préliminaire, passer un test de QI et obtenir plus de 90%, passer un test de programmation et obtenir plus de 90% et après ça, tu as une année d'essai pendant laquelle ils peuvent te renvoyer n'importe quand !!!), bref, la crème de la crème et quand tu entres là, tu es payé environ 400$ can par mois... Pourtant, ils doivent vendre leurs logiciels à gros prix aux Américains (Intel, Motorola, etc.).
On a quitté Bangalore par train de soir pour Chennai. Durée du trajet : 7 heures. Cette fois, on est en 2e classe. Ça dort mieux. Arrivée à Chennai très tôt, vers 5h00AM. L'hôtel est vraiment bien, le meilleur jusqu'à présent. Les lits sont confortables, ça fait du bien. La ville ressemble étrangement aux autres grandes villes. La plus grosse différence est au niveau de la nourriture, qui est typique de l'Inde du Sud. Mets plus végétariens et il y a des nouilles. On a magasiné des instruments de musique tantôt, ça va être tentant d'en acheter à Mumbai avant de partir !
Finalement, la mission Ingénierie Sans Frontières s'est officiellement terminée hier. C'était vraiment le temps. Plus personne était capable de se sentir. De mon côté, une chance que ça va bien avec Julie, ma partner de voyage, parce que sinon, ce serait vraiment difficile. Les gens ne font pas de concessions et pensent seulement à eux. En plus, tout le monde est tout le temps en retard et bougonneux. Bref, ça va faire du bien de s'en aller chacun de notre bord.
On a fixé hier notre itinéraire pour les 2 prochaines semaines ! (Finalement, je pars avec Julie et Martin). Départ ce soir en train vers Madurai, ville la plus animée de l'Inde du Sud. On est allé acheter nos billets de train hier soir à la gare. Toute une aventure, on se serait cru dans la maison des fous : guichet 1, non, guichet 10, non, retourne au guichet 1, non, autre gare, 2e étage, non, 1er étage... etc... Finalement, ils ont une place spéciale pour les réservations juste pour les touristes, avec des places toujours réservées. On a donc pu avoir nos places pour ce soir même si on était à la dernière minute. On compte rester 2 jours à Madurai, voir entre autres le plus gros temple hindou du sud. Après, direction Kanyakumari (ou quelque chose du genre), le village le plus au sud de l'Inde. De là, on voit les 3 mers se rejoindre. Il parait que les levers et couchers de soleil sont magnifiques. On veut peut-être rester 2 ou 3 jours dans ce coin, pour faire de la plage principalement (il parait qu'on retrouve les plus belles plages de l'Inde dans ce coin et qu'elles sont désertes !). La grosse paix, ce serait vraiment super. Ensuite, on vise Cochin (le Venise indien), Goa (paradis des plages et des hippies, très européen semble-t-il) et finalement Mumbai vers le 10 septembre. On part le 12 septembre, ça va aller très vite.
À part de ça, tout va pour le mieux. On va s'éloigner des hôtels plus luxueux et on va donc probablement manger plus de nourriture typiquement indienne (on pouvait tricher des fois :). On devrait donc retrouver la diarrhée bientôt. On a en effet établi un lien direct entre les deux ! Mais si on oublie la diarrhée (ce n'est vraiment rien), la santé va parfaitement bien. Je touche du bois. En plus, on se sent toujours en sécurité ici. On commence à avoir l'air moins touristes et on se fait moins souvent avoir par les chauffeurs de rickshaws et les commerçants.
2002/08/31
En Inde - août septembre 2002 (5)
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire