2006/07/28

En Inde - juillet 2006 (5)

"Est-ce que je suis le seul à tenir un journal ? Parce que dans les derniers instants, je viens d'avoir du matériel pour au moins 2 pages !!!"
- Un touriste israélien qui faisait le voyage de jeep avec nous entre Tabo et Rekong Peo

"Ihhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh"
- Cindy au cours du même voyage

"Oh boy"
- Moi-même avec le sourire dans la face


Shimla, vendredi 28 juillet au soir, sous la pluie

Encore pas mal de chemin parcouru depuis le dernier email. On est parti de Kaza après trois belles journées là-bas pour reprendre le chemin et visiter plusieurs temples tibétains. Temple de Ki (tout petit perché sur une montagne), temple de Kibber (à 4200m d'altitude, temple très ordinaire mais avec une localisation superbe), temple de Dankar (encore une fois à flanc de montagne, où on a jasé avec un moine sympathique qui nous a invités à rester coucher lors de notre prochain passage s'il y a lieu) et temple de Tabo (avec une architecture extérieure toute modeste, à même le sol, mais à l'intérieur, des fresques datant de plus de 1000 ans superbes).

On dort à Tabo, sous la pluie et... c'est après que ça se gâte. Bon, on le savait un peu quand même. En fait, c'est le bout de notre itinéraire que je redoutais le plus, parce que j'avais peur de devoir retourner sur nos pas. C'est que tous (forums sur Internet, emails, tous les guides de voyage) disent exactement la même chose : entre Tabo et Rekong Peo, watch out les avalanches ! En 2005, la route a d'ailleurs été complètement détruite par un
glissement de terrain. Bonne nouvelle, une nouvelle route a été construite. Moins bonne nouvelle, plutôt que de suivre la rivière au fond de la vallée, la nouvelle route a été construite à 4000m d'altitude, juste sur le bord du ravin.

On s'était renseigné un peu partout avant d'y aller et d'après ce qu'on avait entendu, la route était praticable cette année. Pas trop de pluie. Rassurant. Mais quand même, on a pris un jeep pour le trajet plutôt que l'autobus, le jeep étant un peu moins large... on ne sait jamais.

En se rendant à Tabo, on a déjà un premier aperçu de la situation puisque pour certains passages, le chauffeur accélère en regardant les petites roches déboulées par la fenêtre. Hmmmm...

Donc, après le temple de Tabo, on cherche le plus de renseignements possibles. Ça varie selon les gens, mais une constante demeure, la route est actuellement obstruée par un glissement de terrain. Ouvrira à 8h00AM, 10h00AM, 13h00, 15h00, jamais...? Personne n'est certain. Bon, on va voir demain qu'on se dit. Reste qu'il continue quand même à pleuvoir, ce qui n'aide pas.

Le lendemain matin, vers 11h00AM, on part avec l'idée d'aller voir ce qu'il en est de ce fameux glissement. Au passage, on ramasse 3 touristes israéliens et 1 touriste américain qui attendaient l'autobus qui n'aurait jamais passé selon tout le monde.

Moins de 30 minutes plus tard, on arrive au site. En effet, un bon glissement de terrain avec beaucoup de roches et de boue. Une dizaine de personnes s'affèrent à essayer de bouger le tout à l'aide de quelques pelles et beaucoup de bonne volonté. 5 minutes plus tard, notre chauffeur est décidé : tassez-vous, moi je passe ! On l'aime bien notre chauffeur, mais quand même, on va y aller à pied, au cas où. Applaudissements nourris, il
passe comme dans du beurre. Le jeep suivant est moins chanceux par contre et il reste complètement pris dans la boue.

On repart.

On sent que le jeep a pas mal de misère dans les montées, le moteur arrête presque. On fait quelques blagues, sans plus. Oups, le moteur arrête. Silence. Le chauffeur essaie quelques fois, puis ok, on repart.

Ça monte, ça monte. Le moteur arrête. Cette fois-ci, impossible de repartir. Le chauffeur lâche donc les freins et nous voilà en pleine descente par en-arrière. Il joue avec la compression du moteur et ... on repart. Ok, c'est beau. Applaudissements encore. Mais personne n'a vraiment aimé la descente par en-arrière dans le chemin sinueux.

Ca monte toujours. On voit au loin un bulldozer qui bouge des roches dans le chemin. Super, il va nous ouvrir la voie... mais qu'est-ce qu'il fait... plus de roches dans le chemin... woooohhh... plein de grosses roches dans le chemin... bon, ca y est, le chemin est vraiment bloqué. Ok, on va attendre. 20 minutes plus tard, le chemin est correct... mais, devinez quoi, le moteur ne part pas ! Et cette fois, le truc de la compression en reculant ne marche plus. Et le chemin est vraiment étroit. On essaie vraiment fort
en pompant quelque chose sur le moteur, en vain. Le chauffeur se décide donc à vraiment se laisser aller par en-arrière. Pas juste un peu, vraiment. Assez en fait qu'on fonce directement dans la paroi rocheuse !!! Notre ami israélien assis dans le derrière du jeep lâche un bon cri : WOOOOHHHHH STOOOOPPPP ! On arrête finalement à environ 30 cm de la roche et... on repart ! Vraiment, on rit après, mais sur le coup...

Arrivés à Nako où les Israéliens débarquent, on a pris une photo qui va s'intituler Tabo-Nako 2006.

Mais nous, on ne s'arrête pas, on veut se rendre à Rekong Peo et à Kalpa avant qu'il ne pleuve trop. Un bon 6h de route encore, marqué par les presque face à face, les passages par-dessus les rivières (en fait, c'est plutôt dans les rivières) et les vibrations douteuses du moteur. Il est environ 20h00 quand on arrive à Kalpa, dans un seul morceau :)

Kalpa, c'est exactement ce qu'il nous fallait après ca : petite ville tranquille perchée au-dessus d'une vallée et faisant face au Kinnaur Kailash, mont enneigé de 6000m. On a passé 2 jours là, à marcher pas mal dans les villages autour, à manger et à lire.

On voulait se rendre ensuite à Chitkul, mais on s'est fait dire que le pont avait lâché. Autant ne pas tenter le diable, on a rayé Chitkul de notre itinéraire pour le remplacer par Sarahan. Le passage à Sarahan a été de courte durée, une seule soirée. Mais ça valait la peine. On restait dans la pension du temple de la petite ville. Temple en bois au milieu du brouillard, avec les chansons religieuses à 20h00 et à ... 5h15AM ! :)

Aujourd'hui, autobus de Sarahan à Shimla. Presque tranquille. On s'habitue faut croire. Shimla est notre dernière escale avant notre retour à Delhi demain soir. Après ça, 2 jours de magasinage (réquisitionnés par Cindy) et on revient déjà.

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À chaque escale où on passe 2 ou 3 jours, on essaie de se bâtir une petite routine. Je pense que l'être humain aime bien la routine, ça rassure. Le moins qu'on pourra dire de ce voyage, c'est que ça va nous avoir complètement sorti de notre petite routine montréalaise quotidienne. Et... ça fait du bien !


A bientôt.

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