2010/03/08

Les idées de Joseph Facal

Les idées véhiculées par Joseph Facal à la télévision, à la radio, dans les journaux ou plus récemment, sur son blogue sont des plus intéressantes. Quelques extraits ci-bas traitant de la situation économique du Québec, des choix de société, des projets de société et de l'avenir politique de la province. De longs extraits, parce que des fois, c'est encore l'auteur qui rend le mieux sa pensée. Et que dans ce cas-ci, elle en vaut la peine.
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26 janvier

La triste vérité est que si on veut sérieusement sortir le Québec du rouge et ne pas écraser nos enfants avec nos vieilles factures impayées, il faudra aller là où se trouve vraiment l’argent : dans le système de santé, dans les garderies à 7 $, dans l’électricité, dans la taxe de vente, dans toutes ses vaches sacrées auxquelles vous (enfin, la plupart d’entre vous) ne voulez pas qu’on touche. [...]

Quatre mythes ont la vie particulièrement dure.

Le premier mythe est que le gouvernement gaspille de façon scandaleuse. Certes, il y a toujours de la place pour un ménage. Mais le meilleur ménage du monde ne dispensera pas le gouvernement de devoir bientôt questionner VOS services, pas seulement ceux de votre voisin.

Le second mythe est que l’abolition des mystérieuses «structures gouvernementales» aurait des effets magiques. Vite, dites-moi lesquelles et combien vous sauvez. Au gouvernement, l’argent est dans les salaires, pas dans les structures. Vous voulez congédier les employés ? Si c’est ça, il faut le dire franchement.

Le troisième mythe est qu’on pourrait tout régler sans toucher à la santé et à l’éducation. Ajoutez-y les intérêts de la dette et vous avez là les trois quarts du budget.

Le quatrième mythe est qu’on se sortirait de l’impasse en pressant davantage le citron des riches. Faux encore : il y a trop peu de riches au Québec. Malheureusement.

Je sais, vous ne me croyez pas. Vous dites vouloir la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. En êtes-vous bien sûr ? Je vous le dis en tout respect.

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28 janvier
Il faut donc commencer par une massive opération de pédagogie pour expliquer à nos concitoyens la vraie nature du mal et leur faire comprendre que ce mal ne se guérit pas avec de l’aspirine.

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22 février
Que doivent faire les souverainistes ? Selon moi, ils doivent sortir de cette logique référendaire du tout ou rien, qui est une attitude stérile et contemplative. Cela signifie deux choses très concrètes.

D’abord, il faut renforcer, à tous les jours, le Québec réel avec les leviers dont nous disposons déjà. Nous avons d’immenses problèmes qui doivent être confrontés immédiatement. Ensuite, il faut déployer, face à Ottawa, une énergie maximale dans l’occupation des champs de compétences partagées et la revendication de nouvelles responsabilités.

En remettant le Québec réel en mouvement, on réanimera peut-être un appétit, une ambition, un goût du mouvement, qui pourraient mener à la souveraineté plus sûrement que l’attente sans cesse repoussée d’un grand soir qui débloquerait tout. Résultat garanti ? Non. Quelqu’un a-t-il quelque chose de mieux à proposer ? Non.

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8 mars
Mettez-vous alors à la place de nos dirigeants. À une époque où la politique devient de plus en plus un métier, pourquoi se suicideraient-ils professionnellement si leur but principal est désormais de durer ? [...]

Les gens sont, règle générale, beaucoup plus sensibles à une perte concrète et immédiate qu’à un gain hypothétique et éloigné dans le temps. L’immense majorité des électeurs vit donc dans le court terme et se fiche pas mal, même si elle prétendra le contraire, de ce qui arrivera en 2025. Et plus une société vieillit, plus ce souci du court terme devient prédominant.

Ajoutez à cela la conviction largement répandue que certains groupes s’en tireraient sans participer à la corvée collective, et des chefs qui n’inspirent pas énormément confiance. Vous avez alors la recette parfaite pour l’immobilisme. [...]

Contrairement à la Grèce, le problème du Québec est qu’il n’y pas de crise visible. Nous ne sommes ni au fond d’un ravin, ni au bord de celui-ci, mais plutôt en train de glisser tout doucement le long d’une pente presque imperceptible à l’œil nu.

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Sommes-nous prêts comme société à avoir un politicien qui rendrait des messages de cette façon ? Un politicien comme Joseph Facal est-il prêt à aller au front même s'il serait impopulaire auprès d'une (grande) partie de la population ?

Damanhur

Si jamais je passe dans le coin - nord de l'Italie - un jour, faudrait s'arrêter voir la fédération de Damanhur.